Les menstruations sont un sujet tabou dans une société sénégalaise fortement marquée par des croyances, des mythes et des interdits religieux et communautaires, qui influencent la gestion de l’hygiène menstruelle.
Et quelle que soit la région où la femme réside, le sang issu des menstrues est considéré comme « une impureté, une saleté ».
De ce fait, il est géré avec beaucoup de discrétion. Les règles sont devenues ainsi quelque part un frein à l’éducation des filles. En effet, dans certaines zones, des filles ratent des cours pendant un peu plus de trois jours. Cela est causé par une précarité dans laquelle elles vivent au point de ne pas pouvoir bénéficier d’une hygiène intime adéquate.
Pour briser le tabou persistant autour des menstruations au Sénégal, Eva liza s’est rendue ce mercredi 18 décembre 2024 à l’ile de Gorée pour rencontrer les jeunes filles de l’école d’excellence de Mariama Bâ . L’artiste d’origine sénégalaise a par ailleurs procédé à une distribution de plus de 8.000 serviettes hygiéniques aux pensionnaires dudit établissement. À travers ce geste, elle soutient activement l'équité entre les sexes dans les espaces éducatifs et facilite l'accès aux serviettes hygiéniques de qualité aux jeunes filles dans le milieu scolaire.
Dans une ambiance bon enfant, l’ONG Rabec a sensibilisé ces jeunes filles sur la thématique. Si les menstruations sont abordées en classe de quatrième année, en même temps que la reproduction, Aminata Diouf estime « qu’il est nécessaire d’informer en amont, « puisque bien souvent, les jeunes filles ont leurs premières règles dès la sixième année ».
« Notre discours s’adapte à toutes les tranches d’âge. Nous abordons les menstruations, ce qui se passe dans le corps et comment agir. On discute également de santé de la reproduction ».
Les fausses informations sont aussi légion, comme le mythe selon lequel une fille réglée peut tomber enceinte si un garçon la touche à l’épaule. « Il est nécessaire que les jeunes filles aient accès à la bonne information, cela peut les aider à éviter le stress, les maladies et même les grossesses précoces », se félicite Aminata.
Selon une étude menée en banlieue de Dakar en juillet 2017, 84 % des jeunes filles ne sont pas préparées à accueillir sereinement leurs premières règles. Plusieurs Sénégalaises utilisent ainsi des morceaux de linge ou des couches pour bébé comme protection tandis que d’autres n’osent pas acheter de serviettes hygiéniques à l’épicerie par embarras.
Des idées plein la tête et toujours à la recherche d’approches éducatives originales, Éva Liza, poursuit sa mission pour mettre fin à la précarité mensuelle au Sénégal. En fin de rideau, elle a signé le livre d'or.
Comments est propulsé par CComment