Au Ghana, la Cour suprême a rejeté ce mercredi deux recours contre un projet de loi adopté par le Parlement qui restreint drastiquement les droits de la communauté LGBT+, ouvrant la voie à sa prochaine promulgation dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Feu vert pour une loi anti-LGBT+ au Ghana ce mercredi, la Cour suprême ghanéenne a refusé deux recours qui s'opposaient à cette loi répressive. « Il n'y a pas d'acte que la Cour suprême puisse annuler en vertu de sa compétence » et ce texte peut « devenir une loi conformément aux dispositions énoncées dans la Constitution », a déclaré Avril Lovelace-Johnson, qui présidait le panel des sept juges de la Cour suprême lors de l'annonce de sa décision.
Adopté en février dernier par le parlement Ghanéen, le projet de loi « sur les droits sexuels et les valeurs familiales » prévoit jusqu'à trois ans d'emprisonnement pour une personne se livrant à des activités homosexuelles et une peine de prison allant de cinq à 10 ans pour celle impliqué dans la « promotion » de l'homosexualité.
Ce projet de loi, qui avait été déposé au Parlement en 2021 mais dont le vote avait toujours été reporté, pourra entrer en vigueur après sa ratification par le président Nana Akufo-Addo. Quelques semaines après l'adoption du texte par le Parlement, le chef de l'État, qui quittera officiellement ses fonctions le 7 janvier après deux mandats à la tête du pays, avait déclaré qu'il attendrait d'abord que la Cour suprême se pronoce sur sa constitutionnalité avant de décider ou non de promulguer le texte.
En mars, le ministère ghanéen des Finances a averti que le pays, qui tente de sortir de l'une de ses pires crises économiques depuis des décennies et qui bénéficie d'un programme de prêt de trois milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI), risquait de perdre près de 3,8 milliards de dollards de financement de la Banque mondiale en raison de cette loi vivement critiquée par la communauté internationale.
Au Ghana, pays conservateur très religieux à majorité chrétienne, les relations entre personnes de même sexe étaient jusque là interdites par une loi datant de l'ère coloniale, mais il n'y a eu jusqu'ici aucun cas de poursuite pour ces motifs.
Comments est propulsé par CComment