Au Mali, au moins treize civils ont été tués entre le 2 et le 4 janvier 2025, dans le centre et dans le nord du pays, dans les secteurs de Dioura, région de Mopti, et Gargando, région de Tombouctou, non loin de la frontière avec la Mauritanie.
Les très nombreuses sources civiles jointes par RFI, ainsi que les rebelles indépendantistes du Front de libération de l'Azawad (FLA), accusent le groupe Wagner et l'armée malienne de s'être livrés à ces exécutions. Parmi les victimes, un travailleur humanitaire et sa famille, dont des femmes et des enfants.
Enaderfé Ag Mohamed Elmoctar – également surnommé Enaderfé Ag Hamama – était un travailleur humanitaire malien. Basé en Centrafrique pour l'ONG Triangle génération humanitaire (TGH), il était de passage au Mali pour ses congés, en famille. Ce que l'ONG a confirmé à RFI.
Jeudi matin, il quitte Niono pour le camp de réfugiés de M'Bera, en Mauritanie, où vit sa mère. À bord du véhicule, sa femme enceinte (qui se trouve être la fille d'un officier de l'armée malienne), leur fils de trois ans, des neveux... Neuf personnes au total, chauffeur inclus. Rapidement, les passagers cessent de donner des nouvelles. Leurs proches font circuler des messages d'alerte.
Samedi, le véhicule est retrouvé complètement calciné à Fatissouma, près de Dioura. Sous un buisson, des traces de sang et des débris humains. Selon certaines sources, les corps auraient été jetés dans un puits.
Cet assassinat suscite de nombreuses réactions au sein de la communauté touareg et notamment de la tribu Kel Ansar, à laquelle appartenait cette famille : civils, indépendantistes du FLA ou soutiens des militaires au pouvoir au Mali, les messages de condoléances et d'indignation se sont multipliés pour saluer la mémoire des victimes et dénoncer, presqu’unanimement, une nouvelle exaction attribuée au groupe Wagner et à l'armée malienne (Fama). Outre les témoignages locaux transmis à RFI, le mode opératoire est devenu tristement habituel et reconnaissable.
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