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Le Président Bassirou Diomaye Faye face à un dossier brûlant, les difficultés persistantes dans le secteur de la santé.

Le secteur de la santé sénégalais traverse une période de turbulences. Le Syndicat Autonome des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens-Dentistes du Sénégal (Sames) a annoncé hier un mouvement d’humeur sous forme de grève de 48 heures, les 18 et 19 février 2025. Ce geste traduit les profondes inquiétudes des praticiens du secteur face à des conditions de travail jugées insatisfaisantes et des revendications restées sans réponse. Le président Bassirou Diomaye Faye se retrouve ainsi face à un dossier brûlant qui pourrait marquer son mandat.

 

Lors de la conférence de presse, le secrétaire général du Sames, Dr Mamadou Demba Ndour, a dénoncé une injustice salariale persistante depuis l’indépendance, avec des salaires bien en deçà de ceux d’autres corps de la fonction publique. « Nous estimons que cette annonce de baisse des salaires ne nous concerne pas. Au contraire, nous exigeons une augmentation », a déclaré Dr Ndour, insistant sur l’incohérence de la gestion des rémunérations au sein de la fonction publique. Il a critiqué la hiérarchie salariale où d’autres corps bénéficient de rétributions largement supérieures à celles des médecins et autres professionnels de la santé.

 

Pourtant, la situation ne s’arrête pas là. Le Sames a également dénoncé la panne prolongée des équipements de radiothérapie au Sénégal, notamment à l’hôpital Dalal Jamm, un problème grave pour la prise en charge des patients atteints de cancer. Le manque de matériel adéquat, comme les machines de radiothérapie, est un problème majeur qui entrave l’efficacité du système de santé. Aujourd’hui, il n’existe qu’un seul appareil fonctionnel dans le pays, à Touba, alors que la demande est largement supérieure.

« Nous demandons à l’État d’accélérer le processus de réparation de ces équipements et de mettre en place une planification pour multiplier ces appareils à l’échelle nationale », a ajouté Dr Ndour. Le Sames réclame également un recrutement massif de nouveaux médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes pour renforcer les équipes dans les structures sanitaires.

 

Les accusations à l’égard du gouvernement ne s’arrêtent pas à la gestion des salaires et des équipements. Le Sames a insisté sur l’absence de dialogue concret avec le gouvernement malgré les multiples rencontres avec le ministère de la Santé. « Nous avons rencontré le gouvernement à 14 reprises sans qu’aucune solution concrète ne soit apportée à nos préoccupations », a déclaré Dr Diabel Dramé, chargé des affaires médicales du Sames.

Ainsi, cette grève générale de 48 heures s’inscrit dans un contexte où la tension entre le gouvernement et les acteurs du secteur de la santé semble à son paroxysme. Le Sames, qui revendique de meilleures conditions de travail et une gestion plus démocratique des ressources humaines, maintient sa position et prévient qu’aucune solution de compromis ne sera acceptée si les demandes ne sont pas satisfaites.

Le président Bassirou Diomaye Faye devra répondre rapidement à ces préoccupations afin de désamorcer la crise qui secoue le secteur de la santé. Les autorités doivent désormais se pencher sur ces problèmes urgents, car l’avenir du système de santé sénégalais, et par extension la qualité des soins dispensés aux citoyens, est en jeu.

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